La situation au Soudan s’intensifie, avec des cessez-le-feu annoncés puis immédiatement rompus. Les combats se propagent à travers le pays, en particulier dans la région du Darfour. Ces derniers jours, la violence s’est aggravée autour de la ville d’El-Geneina, où plus de 200 personnes auraient été tuées et de nombreuses autres blessées en trois jours de combats. Les habitants craignent que la situation ne dégénère rapidement en violences interethniques, comme ce fut le cas dans les années 2000, lorsque 300 000 personnes ont été tuées et des millions déplacées de leurs foyers.
catastrophe serait la conséquence des ambitions personnelles et du désir de pouvoir de deux généraux à Khartoum, qui combattent aux dépens de la population. La situation au Darfour est particulièrement préoccupante, avec des signes que les violences prennent une tournure interethnique. Les attaques d’un groupe ethnique contre un autre sont en partie causées par la lutte pour les ressources et le fait que des milices locales, fidèles à des ethnies spécifiques, se sentent encouragées par le chaos qui envahit le pays.
Les Forces de soutien rapide, dont l’origine remonte au Darfour avec la milice janjawid accusée de génocide dans les années 2000, semblent reprendre là où elles s’étaient arrêtées. La crainte est que la situation ne dégénère rapidement et devienne incontrôlable.
Les progrès pour amener les deux généraux à négocier sont limités. Les principales entités cherchant à résoudre la situation ont des motivations différentes. Les États-Unis, l’Arabie saoudite et l’Égypte jouent un rôle important, bien que leurs efforts n’aient abouti qu’à des cessez-le-feu occasionnels. Al-Burhan, l’un des généraux, a également été en contact avec des dirigeants éthiopiens, tchadiens et sud-soudanais, inquiets que la violence au Soudan ne déborde sur leurs propres pays.
L’accent semble se déplacer vers la nécessité d’un transfert rapide du pouvoir aux autorités civiles, mais pour l’instant, aucune avancée concrète n’a été réalisée. Les deux parties semblent peu enclines à céder du terrain, et la situation demeure précaire.