Toronto – Le ministre éthiopien de l’Eau et de l’Énergie, Habtamu Eteffa, affirme que « l’idée selon laquelle nous avons apporté un soutien [financier] au barrage est fausse ».
Le ministre a fait cette déclaration lors d’une interview accordée cette semaine à BBC Amharic.
« Ce barrage de la Renaissance est construit grâce au financement du peuple et du gouvernement éthiopiens », a souligné le ministre, précisant que l’Éthiopie n’avait reçu aucun soutien financier d’aucune autre entité.
Le ministère des Affaires étrangères éthiopien n’a pas fait de déclaration officielle en réponse à l’affirmation du président Donald Trump. Cependant, Aregawi Berhe, directeur général du Bureau de coordination de la participation publique pour le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), a fermement rejeté cette affirmation, la qualifiant d’« inexacte ».
Le président américain Donald Trump a affirmé à plusieurs reprises que les États-Unis avaient financé la construction du barrage éthiopien. Cependant, il n’a pas précisé comment ce financement avait été assuré ni le montant des fonds alloués à la construction du barrage.
Par ailleurs, Habtamu Eteffa a également déclaré que l’Éthiopie restait ouverte à la négociation avec l’Égypte. La construction du barrage est déjà achevée. Son inauguration est prévue le 9 septembre.
Malgré l’achèvement du projet, l’Éthiopie se dit toujours prête à négocier avec l’Égypte. Des pressions ont été exercées sur l’Éthiopie afin d’obtenir un « accord contraignant ». Le ministre tend à penser que la volonté de l’Égypte découle de son désir d’amener l’Éthiopie à s’engager sur la quantité d’eau que l’Égypte souhaite obtenir.
La position de l’Éthiopie a toujours été celle d’une utilisation équitable de l’eau et de la fin du monopole sur l’eau, dont 85 % provient de ses hauts plateaux.
L’Égypte s’appuyait sur un « droit historique », en référence à un accord datant de l’époque coloniale qui lui attribuait plus de 55 % du volume d’eau.
Le ministre a également souligné qu’une équipe d’experts internationaux avait été constituée pour étudier l’impact de la construction du barrage sur les pays riverains en aval (Égypte et Soudan). L’étude n’a pas conclu à un impact du barrage sur les pays riverains en aval.
Avant les experts internationaux, l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan ont signé un accord en 2015 sur le principe de la construction. Conformément à cet accord, l’Éthiopie devait poursuivre la construction du barrage pendant que les négociations se poursuivaient. Cependant, les négociations n’ont pas abouti depuis lors.