Cédéao/force en attente : le financement à l’étude des ministres

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La Cédéao réunit ses ministres à Abuja pour examiner le financement durable de sa Force en attente, instrument clé de lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest, après l’analyse des experts et alors que trois pays sahéliens se sont retirés de l’organisation.

Après le conclave des experts financiers et militaires, les ministres de la Défense et des Finances des États membres de la Cédéao ont pris le relais vendredi au siège de la Commission à Abuja pour examiner le financement durable de la Force en attente de la Cédéao (ESF), instrument clé de lutte contre le terrorisme et de prévention des crises politiques en Afrique de l’Ouest.

La réunion des experts étalée sur trois jours (27-29 août 2025) a étudié le rapport détaillé élaboré par les experts, qui proposait différentes options de mobilisation de ressources, y compris des ajustements au mécanisme de prélèvement communautaire et le recouvrement des contributions impayées par certains États.

Les ministres ont constaté, vendredi, que les ressources disponibles restent insuffisantes pour rendre la Force pleinement opérationnelle et répondre aux besoins sécuritaires urgents de la région.

Cette étape s’inscrit dans la continuité des décisions stratégiques de la Cédéao, après la définition en juillet 2025 des modalités de formation des composantes militaires, policières et civiles de la Force, intégrant le respect des droits humains, l’intégration du genre et la prévention des conflits.

La réunion fait également suite aux recommandations du Comité des chefs d’état-major de la Cédéao (CCDS) d’août 2024 et aux travaux de février 2025 à Abuja, visant à renforcer les capacités logistiques et opérationnelles nécessaires pour des opérations de paix efficaces et durables.

La rencontre intervient alors que trois pays sahéliens – Mali, Niger et Burkina Faso – se sont retirés officiellement de la Cédéao, critiquant l’organisation pour sa supposée inaction face aux attaques jihadistes et l’accusant d’être instrumentalisée par la France. Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu avait insisté sur l’urgence de rendre la Force opérationnelle, affirmant : « La Force en attente de la Cédéao doit passer du concept à la réalité opérationnelle dès maintenant ».

La Cédéao prévoit d’atteindre un effectif de 5 000 hommes, dont une brigade antiterroriste prioritaire de 1 650 soldats. Cette initiative s’inscrit dans le cadre plus large de coopération régionale, en continuité avec l’Initiative d’Accra et la Force multinationale mixte du bassin du lac Tchad, et vise à assurer une réponse rapide aux crises, renforcer la stabilité en Afrique de l’Ouest et garantir la sécurité collective et la responsabilité partagée, piliers de la Vision 2050 pour une région intégrée, pacifique et résiliente.

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