Alors que la Chine domine l’offre mondiale de terres rares, les clients occidentaux (américains et européens notamment) cherchent de plus en plus à réduire leur dépendance vis-à-vis de l’empire du Milieu. En Afrique, plusieurs pays s’activent pour se positionner en alternatives à Pékin.
La junior minière australienne MRG Metals Limited a annoncé vendredi 17 octobre la découverte d’un « potentiel gisement alluvial de terres rares » au Mozambique. Si cette prémisse doit encore être confirmée par des travaux d’exploration plus poussés, elle met un peu plus en lumière ce pays d’Afrique de l’Est comme un pôle prometteur de production de ce groupe de métaux dont l’offre mondiale est encore concentrée en Chine.
Les forages réalisés par MRG sur le site d’Adriano, dans la province de Sofala, ont livré des concentrations significatives de minéraux lourds. La société indique que ces travaux s’inscrivent dans la continuité d’une campagne de prélèvements antérieure ayant révélé jusqu’à 32 393 ppm d’oxydes totaux de terres rares (TREO). Signe de l’intérêt de MRG pour le potentiel du Mozambique, la société indique avoir soumis des demandes de permis pour d’autres zones dans le pays.
« Avec de prochaines étapes clairement définies, nous sommes bien placés pour passer de l’échantillonnage préliminaire à la définition d’une ressource susceptible de créer de la valeur à long terme pour les actionnaires », indique Andrew Van Der Zwan, président de MRG.
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Les résultats préliminaires à Adriano surviennent alors que le pays abrite déjà un autre projet prometteur, celui de Monte Muambe porté par le britannique Altona Rare Earths. Ce dernier a publié en octobre 2023 une étude exploratoire qui montre qu’une future mine peut livrer en moyenne 15 000 tonnes de carbonate mixte de terres rares par an, sur une durée de vie de 18 ans.
Actuellement en phase d’étude de préfaisabilité, ce projet affichait alors une valeur actuelle nette après impôts estimée à 283 millions USD et un taux de rentabilité interne de 25 %. En attendant le début de l’exploitation de ce gisement, le Mozambique fournit déjà une petite quantité de monazite (minéral contenant des terres rares) grâce à la mine de Moma opérée par Kenmare Resources.
Avec environ 37 % des réserves mondiales et 90 % des capacités de raffinage, Pékin contrôle en effet largement la chaîne de valeur de ces métaux indispensables aux industries des véhicules électriques, de la défense ou encore de l’éolien. Alors que la Chine utilise cette domination comme arme dans sa rivalité commerciale avec Washington, les Etats-Unis et l’Union européenne cherchent de plus en plus d’alternatives. En valorisant davantage ses ressources, le Mozambique peut contribuer à renforcer l’offre africaine de terres rares.
Notons que d’autres pays et projets sont bien plus avancés que l’actif mozambicain d’Altona. Selon Benchmark Mineral Intelligence (BMI), huit projets africains de terres rares devraient entrer en production d’ici 2029, répartis entre la Tanzanie, l’Angola, le Malawi, l’Ouganda, l’Afrique du Sud et le Mozambique. Le continent, qui ne produit actuellement aucun néodyme ni praséodyme, pourrait représenter environ 9 % de l’offre mondiale d’ici quatre ans.