Maroc–Inde : la coopération militaire franchit un cap industriel

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Le Maroc accélère son développement dans l’industrie de défense avec l’inauguration, mardi 23 septembre à Berrechid, de l’usine Tata Advanced Systems Maroc, première implantation africaine du groupe indien.

Le ministre indien de la défense, Rajnath Singh, a inauguré mardi la nouvelle usine de Tata Advanced Systems Maroc (TASM), filiale de Tata Advanced Systems Limited, dans la province de Berrechid, près de Casablanca. Ce site de 20 000 m² produira des véhicules blindés de combat de nouvelle génération, développés en partenariat avec l’Organisation indienne de recherche et de développement pour la défense (DRDO).

Lors de la cérémonie, M. Singh a présenté cette implantation comme une étape décisive du partenariat indo-marocain. « À côté de notre programme Make in India, nous voulons aussi Make with Friends », a-t-il déclaré, soulignant que cette coopération illustrait la capacité de l’Inde à partager son savoir-faire avec des partenaires stratégiques.

Selon les autorités indiennes, l’usine marocaine bénéficiera d’un transfert de technologies significatif. Près d’un tiers des composants et sous-systèmes seront fournis localement dès la première phase de production, avec un objectif de 50 % à moyen terme. Cette stratégie devrait stimuler l’écosystème industriel de la région Casablanca-Settat et générer des centaines d’emplois directs et indirects.

Au-delà de la dimension économique, cette implantation revêt une portée géopolitique. Pour Rabat, elle confirme l’ambition de faire du Royaume un hub sécuritaire et industriel, capable de relier l’Afrique, l’Europe, le Moyen-Orient et l’Atlantique. Pour New Delhi, il s’agit d’un signal fort : l’Inde étend désormais ses capacités de production militaire en dehors de son territoire, consolidant son rôle de puissance technologique et industrielle dans le Sud global.

« Le Maroc est une porte d’entrée vers l’Afrique et un trait d’union naturel avec l’Europe et l’Atlantique », a insisté M. Singh. L’inauguration de Berrechid témoigne ainsi d’une convergence de stratégies où l’industrie de défense devient un instrument d’influence et un moteur de développement partagé.

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