Le président de la Conférence des évêques d’Angola et Sao Tomé-et-Principe (CEAST) a lancé un appel à la refondation de l’Angola, invitant dirigeants et citoyens à une « transformation intérieure » seul gage, selon lui vers « la justice et la paix ».
Saisissant l’occasion de la deuxième assemblée plénière annuelle de CEAST, Mgr José Manuel Imbamba a exhorté les dirigeants angolais a s’inscrire dans le processus de refondation national avertissant au passage que le pays se trouve « à un moment crucial » de son histoire.
L’homme d’Église a précisé que les réformes structurelles ne suffisent pas pour ce changement « radical de vie » et qu’une « conversion des cœurs et des esprits » était nécessaire pour un renouveau de l’Angola.
Poursuivant son exposé, Mgr Imbamba a pointé la responsabilité de tous les angolais dans ce vaste chantier de refondation. Il s’agit d’une initiative qui va au-delà de la classe politique et concerne tous les citoyens, selon l’évêque. Dans ce sillage, tous sont appelés à adopter une nouvelle culture fondée d’après lui sur « l’éthique, la solidarité et la justice ».
Le prélat a reconnu les difficultés que traversent ce pays de l’Afrique lusophone, moment d’autant plus critique que « nous ne pouvons plus fermer les yeux sur la réalité de notre pays marqué à la fois par des progrès significatifs et des reculs inquiétants », a-t-il résumé, signalant que la pauvreté en Angola est surtout « sociale, politique, civique, culturelle et spirituelle ». Mettant en cause « le manque de confiance » des populations dans les institutions, l’évêque a déploré que la jeunesse angolaise marquée par le chômage soit réduite à « l’anxiété, la peur, l’incertitude et la frustration ».
Au Sanctuaire de Notre-Dame de Muxima, dans le diocèse catholique de Viana où se sont déroulées les assises, le président des évêques catholiques d’Angola et de Sao Tomé-et-Principe a regretté et dénoncé à la fois le déficit de dialogue entre les dirigeants et les citoyens, à ses yeux « principal obstacle » à la construction d’une Angola « juste et prospère ». Dans cette lancée, il a prescrit au peuple tout entier de « se repentir » et demandé à chaque citoyen angolais de confesser que « par ma faute, par ma très grande faute, l’Angola est comme elle est », a-t-il insisté.
Concluant ses propos, Mgr Imbamba a rappelé le rôle de l’Église catholique dans la promotion de la réconciliation, de la paix et de la justice. Car « l’Église n’est pas seulement une institution de foi, mais aussi un agent de transformation de la société », a-t-il martelé.
La deuxième plénière annuelle de la Conférence des évêques d’Angola et Sao Tomé-et-Principe s’est déroulée le 17 septembre dernier dans l’archidiocèse de Luanda, capitale de l’Angola.

Salomon Albert NTAP est un sociologue formé à l’Université de Yaoundé I, titulaire d’une licence en sociologie rurale. Il a plus de 15 ans d’expérience dans le journalisme, notamment à Radio Fréquence Vie où il a occupé les postes de journaliste, rédacteur en chef puis directeur général. Après avoir été correspondant permanent pour Le Journal Chrétien, il est pigiste pour l’agence Protest’Inter. Il maîtrise la rédaction web, le montage audio et la réalisation de contenus médiatiques.