Ghana : le gouvernement parie sur le solaire pour développer l’irrigation agricole

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Au Ghana, l’agriculture reste majoritairement pluviale. Le gouvernement, qui ambitionne de développer l’irrigation, mise désormais sur l’adoption de technologies solaires jugées plus économiques et durables pour soutenir la production agricole.

Au Ghana, le ministère de l’Agriculture a annoncé dans un communiqué publié le lundi 29 septembre sur son site l’entrée en service de dix forages alimentés à l’énergie solaire dans le nord du pays afin de soutenir l’irrigation et la production alimentaire. Ce projet, réalisé avec l’appui financier du gouvernement du Canada, s’inscrit dans le cadre du programme gouvernemental « Feed Ghana ».

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Selon les autorités, cette initiative prévoit l’installation de 15 forages supplémentaires dont les travaux devraient débuter entre décembre 2025 et février 2026. « Ces forages garantiront un accès fiable à l’eau propre pour l’irrigation, soutiendront la production de légumes toute l’année et permettront aux femmes agricultrices d’améliorer leur productivité, leurs revenus et la sécurité alimentaire dans leurs communautés », a souligné le ministre.

Pour l’heure, le coût d’investissement n’a pas encore été révélé. Loin d’être un cas isolé, cette initiative témoigne de l’intérêt croissant du Ghana pour l’énergie solaire afin de renforcer son système d’irrigation.

Deux jours plus tôt, le ministre de l’Énergie, John Abdulai Jinapor, avait lancé à Dawhenya, dans la région du Grand Accra, la construction d’une centrale solaire de 1 MW, financée à hauteur de 5 millions $ par le gouvernement sud-coréen et destinée à alimenter le système d’irrigation local.

« Cette centrale fournira une énergie fiable pour l’irrigation, réduira la dépendance aux coûteux générateurs diesel et renforcera la production de riz ainsi que la sécurité alimentaire à Dawhenya et au-delà », a déclaré le responsable dans des propos relayés par le média Ghanaweb.

Un programme ambitieux à mettre en œuvre d’ici 2030

Si ces deux projets susmentionnés traduisent la volonté du gouvernement de recourir à l’énergie solaire dans l’irrigation, ils s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie nationale plus large. Au Ghana, le gouvernement prévoit en effet de mettre 400 000 hectares de terres agricoles sous irrigation solaire d’ici 2028, avec l’installation prévue de 3 500 pompes solaires sur cette échéance.

S’exprimant sur le sujet, M. Jinapor explique que la première phase de ce programme prévoit notamment le déploiement de 400 pompes solaires en 2026 et précise que l’objectif final est de couvrir 1 million d’hectares avec l’irrigation solaire d’ici 2030.

Pour le Ghana, accélérer le développement de l’irrigation vise à réduire sa dépendance à l’agriculture pluviale, source d’instabilité pour la production, et qui constitue un défi majeur pour l’atteinte des objectifs de sécurité alimentaire et de souveraineté alimentaire. Les données compilées par la FAO indiquent par exemple que seulement 3 % des terres cultivées au Ghana étaient équipées pour l’irrigation en 2022. Il faut noter que la superficie totale de terres arables cultivées était évaluée à près de 7,4 millions d’hectares par l’organisation onusienne cette année-là.

ecofin

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