La réconciliation nationale est le dossier le plus difficile pour la nouvelle autorité en Libye, d’autant plus qu’il s’agit du pilier de l’établissement de l’État après la tenue des élections générales prévues en décembre prochain.
L’analyste politique libyen Ezz El-Din Aqeel confirme qu’une réconciliation qui s’aligne sur les demandes des Libyens désarmera et démantèlera les milices, et restructurera les institutions sécuritaires et militaires, afin de permettre à l’État d’acquérir les armes en sa possession et de restaurer le système de sécurité nationale.
Dans ce contexte, il estime que l’établissement d’un système de réconciliation nationale a lieu dans les pays qui ont connu des guerres civiles basées sur des conflits sectaires et ethniques ; cela ne s’applique pas au conflit armé libyen, « qui n’a pas été créé par des contradictions locales, mais a plutôt été soutenu par des mains étrangères. »
Il poursuit : « Par conséquent, il n’y a pas de milices sociales ou sectaires en Libye, et elles n’entretiennent aucune racine, et c’est pourquoi les citoyens et les communautés locales exigent de les arrêter. »
Il a demandé : « Comment la réconciliation nationale libyenne peut-elle être réalisée dans ces circonstances ? Les gouvernements des pays occidentaux et les Nations unies sont interrogés à ce sujet. »
Mercredi dernier, la ville de Zawiya a assisté à la libération de 120 membres de la 107e brigade de l’armée nationale libyenne, alors qu’elle était décrite à l’époque comme une « initiative de réconciliation. »
Pression internationale
Des sources libyennes informées ont confirmé à « Sky News Arabia », que cette initiative a été réalisée sous la pression directe de la Mission de soutien des Nations Unies en Libye, qui a émis un avertissement aux milices qui gèrent la ville dans l’ouest du pays.
Les sources ont expliqué que l’équipe de sécurité de la mission a envoyé plusieurs voitures portant le logo de l’organisation onusienne pour transporter les libérés, par crainte que les milices ne respectent pas leurs engagements.
Les sources ont également souligné que la prochaine étape « verra un changement dans le traitement des groupes armés, d’autant plus que le Premier ministre du gouvernement d’unité nationale, Abdel-Hamid al-Dabaiba, a clairement promis lors de sa récente visite en Italie qu’il travaillerait sur le dossier de la dissolution et de l’intégration des milices. »
Pour sa part, l’analyste politique libyen Ahmed Al-Aboud estime qu’il est bon de parler de la réconciliation, de ses normes et de ses exigences. Ce qui est requis, c’est qu’elle reste la préoccupation la plus importante de la nation et de ses penseurs.
« Mais la question doit s’inscrire dans un ensemble d’accords », explique Al-Aboud, qui confirme l’importance de parvenir à « une répartition équitable des richesses et à un développement durable. »
Il ajoute : « Il est possible de s’appuyer sur l’héritage culturel libyen pour produire son modèle de réconciliation et d’ouverture, et de surmonter les erreurs que le pays a commises depuis 2011. »
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