Le secteur automobile sud-africain est le plus développé du continent et pèse environ 5% du PIB national. Si l’industrie a encore un potentiel de croissance, plusieurs vents contraires soufflent actuellement sur l’activité.
En Afrique du Sud, l’heure est à la séduction. Mercredi 10 septembre, devant le Parlement, le vice-ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Concurrence, Zuko Godlimpi, a indiqué que le pays menait des discussions avec des constructeurs chinois pour qu’ils investissent dans l’industrie automobile locale.
« Un de leurs axes d’intérêt concerne l’investissement dans les véhicules hybrides et électriques, car c’est le marché qu’ils desservent à l’échelle mondiale », ajoute le responsable.
Pour les autorités sud-africaines, l’objectif de cette opération de charme est notamment de relancer la production domestique de voitures, qui tourne au ralenti depuis quelques années et de réduire les importations de véhicules à bas prix en provenance de Chine. En août dernier, le ministre du Commerce, Parks Tau expliquait que 12 entreprises avaient fermé au cours des deux dernières années, conduisant à la perte de plus de 4000 emplois.
En outre, d’après le dirigeant, 515 850 véhicules fabriqués localement ont été vendus en 2024, loin de l’objectif de 784 509 fixé par le South Africa Automotive Masterplan 2035. Mais les importations dominent encore largement, représentant près de 64 % du marché.
Dans le pays le plus industrialisé du continent, il faut noter qu’une quinzaine de constructeurs chinois ont déjà pris des positions aux côtés des marques internationales telles que Volkswagen, Toyota et Mercedes-Benz. Parmi ceux-ci, on peut citer Great Wall Motors (GWM), Beijing Automotive Group Corporation (BAIC), BYD, Chery, Omoda et Jaecoo qui sont actifs sur le segment des véhicules thermiques, électriques et hybrides.
Plus globalement, l’appel du pied aux acteurs chinois pour une production sur place intervient dans un contexte où le gouvernement sud-africain ambitionne de durcir le régime tarifaire appliqué aux importations.
« Nous essayons également d’atteindre le plafond le plus élevé des droits d’importation afin d’éviter que les importations de véhicules bon marché n’affaiblissent la compétitivité de la production locale », indique M. Godlimpi.
En Afrique du Sud, le secteur de l’automobile emploie directement 115 000 personnes, dont plus de 80 000 dans la fabrication de composants, selon les données officielles.